On
pourrait mettre un joli générique en fond tu sais, avec des images
un peu au ralenti, il y aurait nos fous rires la tête dans le guidon
(au sens premier du terme), de ceux qui explosent les vitres des
voitures. Il y aurait mes mains sur ton volant quand tu conduis. On
trouverait notre sérieux mélangé à nos sourires, à tel point
qu’on ne sait plus où on en est, nos blagues dégueux et nos
compliments détournés. Il y aurait les fantômes de la banquette
arrière et les collègues exclus de nos messes basses et de nos
regards entendus. On le fait pas exprès. On s’est crée un monde
de voyage, le voyage de la maison à l’école. Moi j’aime
voyager. Et je commence à aimer les voyages du quotidien, ceux qui
ne sortent pas de l’ordinaire.
Le
gong approche, les langues se délient, le tic-tac se fait plus fort,
l’avenir incertain. La confiance règne, les mots chutent, se
cognent au mur, buttent contre la réalité.
On
se dépêche de parler, de tout dire, on se plaint des silences, on
chante à s’en exploser les tympans, on crie, on se pousse, on se
tait et on met du sucre dans nos voix. On prévoit des choses qui
n’arriveront peut-être pas. Pour faire durer, pour perdurer.
On a
nos génériques, on devine les réponses, les sous-entendus et les
attendus.
Il
faut tout de même garder la distance, ce fil invisible que l’on
dépasse parfois en trébuchant. Sans le vouloir. Ou juste un peu.
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